Dr Michel Duval
À la souche du problème
Chef du Service d’hématologie-oncologie et chercheur
Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
HÉMATO-ONCOLOGIE PÉDIATRIQUE
Chef du Service d’hématologie-oncologie et chercheur
Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
HÉMATO-ONCOLOGIE PÉDIATRIQUE
Père de trois enfants, tous en très bonne santé, le Dr Michel Duval consacre son temps à aider ceux qui n’ont pas la même chance. Le pédiatre d’origine française se préoccupe particulièrement des jeunes patients chez qui le cancer récidive après une greffe de moelle osseuse, un problème dans 30 % des cas.
« C’est dramatique de ne pas avoir encore de solutions pour guérir les enfants atteints de cancers réfractaires à la chimiothérapie, comme la leucémie aigüe lymphoblastique », se désole-t-il. Le seul espoir de guérison pour ces enfants est la transplantation de cellules souches, car le système immunitaire issu du donneur élimine les cellules leucémiques. Directeur pendant 10 ans du Programme de Greffe hématopoïétique et de Thérapie cellulaire du centre de cancérologie Charles-Bruneau au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, le Dr Michel Duval a dirigé l’un des centres canadiens les plus prolifiques en matière de greffes de sang de cordon. Il souhaite maintenant en faire un pôle en thérapie cellulaire.
« Nous avons été le premier groupe pédiatrique à l’extérieur des États-Unis à administrer des cellules CAR-T », souligne-t-il fièrement. Ce projet avec Novartis pour l’étude Eliana constitue l’une des nombreuses collaborations de son groupe avec l’industrie au cours des dernières années.
Immunothérapie et cellules souches
Le CHU Sainte-Justine se démarque par le design novateur de ses essais cliniques en oncologie, ainsi qu’avec des plateformes de recherche innovantes pour accélérer les découvertes au chevet du patient. Dans cette optique, le chercheur clinicien travaille au développement de l’immunothérapie basée sur les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC). Cette approche novatrice vise à stimuler le système immunitaire inné pour augmenter l’efficacité de la greffe de cellules souches hématopoïétiques.
« Je suis un clinicien qui soigne des patients, mais aussi un chercheur qui tente d’améliorer les traitements. J’essaie d’amener les découvertes issues du laboratoire jusqu’aux patients. »
À cet effet, il collabore avec le Centre d’excellence en thérapie cellulaire de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour mettre en place une unité de production de pDC de qualité bonnes pratiques de fabrication (BPF) destinées à l’humain, en vue de réaliser des essais cliniques précoces chez des patients toujours atteints de leucémie après une greffe de cellules souches hématopoïétiques. « Nous avons testé le traitement chez des souris humanisées et la réponse est fantastique », lance le chercheur, visiblement enthousiaste. Maintenant, nous cherchons des partenaires pour développer cette approche en clinique. »
Le médecin aux vêtements colorés — il possède une collection de chemises africaines — s’intéresse aussi à tout ce qui touche aux soins palliatifs chez les enfants, ainsi qu’à la douleur et à l’éthique de la communication.
« Le plus important en recherche clinique, ce ne sont pas les équipements, mais plutôt l’équipe en place, affirme-t-il. Et c’est justement la grande richesse qui se trouve ici. »