Dr Michael Sebag - Hématologue, Institut de recherche Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM)

Dr Michael Sebag

MULTIPLIER LES TRAITEMENTS DU MYÉLOME

Hématologue, Institut de recherche
Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM)

MYÉLOME MULTIPLE

Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

Hématologue, Institut de recherche
Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM)

MYÉLOME MULTIPLE

Comment prédire le succès ou l’échec d’un traitement pour chaque patient? Cette question, quête ultime en recherche médicale, est au cœur des essais cliniques conduits par le Dr Michael Sebag à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. L’hématologue teste des dizaines de nouvelles molécules prometteuses pour traiter le myélome multiple, le deuxième cancer hématologique le plus répandu.

Lors d’un stage postdoctoral au Comprehensive Cancer Center de la Mayo Clinic en 2006, le jeune médecin a développé un modèle de souris transgénique qui reproduit la biologie du myélome multiple. Par conséquent, il a offert à l’industrie un outil précieux pour valider des traitements dès le stade préclinique. Il n’en fallait pas plus pour intéresser plusieurs entreprises pharmaceutiques, qui lui confieront par dizaines des molécules à tester chez les humains.

À son retour au Québec en 2009 dans son Alma Mater, au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le Dr Michael Sebag multiplie les occasions de recruter ses patients atteints de myélome multiple pour qu’ils reçoivent un traitement expérimental. Pour lui, il s’agit d’une façon privilégiée d’accéder à des traitements novateurs qui ne sont pas encore approuvés par l’état. « On veut absolument offrir des options à nos patients, dit-il. C’est une occasion pour eux de profiter de traitements susceptibles de prolonger leur vie lorsqu’il n’y a rien d’autre. »

 Le chercheur entreprend aussi des essais à partir de ses idées ou de celles de ses collègues. Sa plus récente initiative, une étude impliquant 120 patients traités par une combinaison de quatre molécules. « La plus grande en 10 ans à cibler le myélome multiple au Canada », affirme-t-il. « Les résultats préliminaires sont très encourageants », dit-il.

Les yeux du Dr Sebag s’illuminent lorsqu’il parle d’immunothérapie. « Pour le traitement du myélome multiple, tout s’en va vers les anticorps conjugués, les molécules bispécifiques et les cellules CAR-T », affirme-t-il en confiant son intérêt pour la participation à des études cliniques sur le sujet. En parallèle, le clinicien-chercheur développe grâce à l’expertise du Centre de médecine innovatrice (CMI) du CUSM sa propre stratégie de traitement qui vise à inhiber la Geranylgeranyl pyrophosphate synthase (GGPPS), une enzyme qui modifie certaines protéines nécessaires à la survie du myélome. « Nous avons identifié des molécules que nous espérons voir aboutir bientôt dans des essais cliniques. »

En attendant que les plateformes d’apprentissage automatisé se connectent à ses bases de données, le chercheur s’efforce d’alimenter celles-ci avec de l’information de qualité. « Dans le projet en cours, par exemple, on collecte des échantillons à intervalles réguliers », raconte-t-il.

« On analyse ensuite les cellules par cytométrie de masse pour comprendre l’environnement tumoral. Ça nous donne une quarantaine de paramètres par cellule. Avec 120 patients, des centaines d’échantillons et des milliers de cellules avec 40 paramètres pour chacune, ça fait une quantité incroyable d’informations qui pourront être analysées un jour. »